Prenez une bonne dose d’observation, un soupçon d’aventure et un gros bol d’air frais. Ajoutez à cela une franche bonne humeur et vous obtiendrez le traditionnel stage de cartographie de fin d’année à Montbrun-les-Bains ! Depuis des années déjà, des générations d’élèves se succèdent dans cette petite station thermale de la Drôme provençale, nichée au pied du mont Ventoux, pour apprendre la géologie sur le terrain.
Certains apprennent à lire le paysage quand d’autres exercent leurs qualités managériales.
Pour les enseignants-chercheurs comme pour les élèves, le stage carto de Montbrun-les-Bains, c’est la récompense de fin d’année. Pourtant, l’exercice, étalé sur douze jours, n’a rien de reposant. Ici, les journées sont longues et éprouvantes, mais elles forgent une belle complicité entre les élèves venant de différentes promos (1re années ingénieur et technicien, 3è année ingénieur issus de classe prépa, 4è année) et l’équipe enseignante.
Chaque jour, de 8h15 à 18h, les groupes de 4 élèves « débutants » (entendez de 1re année et de 3è année venant de classe prépa) parcourent leur zone d’étude, dont la taille varie de 15 à 20 km² selon la difficulté du terrain, pour en dresser une carte géologique. A plusieurs reprises pendant le stage, leurs managers, les élèves de 4è année, les accompagneront pour vérifier l’avancement du projet et les aider à identifier les roches. Ces derniers, en binômes, doivent gérer 3 groupes de jeunes élèves en plus de leur travail de cartographie et d’un projet technique appliqué. Ils naviguent donc d’un groupe à l’autre tout en organisant leur travail, la logistique et le budget de la mission. Armés d’une boussole, d’une loupe, de leur marteau, de leur carnet de terrain et … de bonnes chaussures, les élèves apprennent à détecter les indices visibles dans leur environnement pour identifier les différents étages géologiques qui les entourent. Un changement de végétation ou de topographie, la présence de fossiles d’ammonites et de bélemnites dans les affleurements, le pendage ou encore la structure de la roche qu’ils observent à la loupe en différents points d’étude leur permettent d’identifier les « contacts », autrement dit les limites entre deux étages géologiques.
Cette carte topographique sur laquelle les élèves dessinent les failles, les contacts et les étages géologiques au fur et à mesure de leurs observations sur le terrain. Les enseignants-chercheurs et les encadrants, après les avoir accompagnés en montagne, sont encore là pour les aider à débloquer certains points difficiles.
Le stage carto, pour les plus jeunes élèves, c’est un tournant dans la scolarité. De l’avis général des enseignants-chercheurs, la fierté d’arpenter les montagnes en semi-autonomie et la vie en communauté 24h/24 avec les camarades de promo et les encadrants forgent à la fois le caractère et une belle complicité au sein de la spécialité Géologie.